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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

GRACIA ILARDIA, Hilario "ABELARDO" ; "EL VASCO"
Né le 5 juillet 1917 à Billabona (Gipuzkoa) – mort le 24 mai 1986 - Charpentier - PCE - AGL – Euzkadi – Asturies - Catalogne - Basses Pyrénées – Aragon
Article mis en ligne le 8 janvier 2010
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Hilario Gracia Ilardia (1942)

Hilario Gracia Ilardia, dont la famille s’était installée dans les années 1920 à Orereta-Errenteria, avait adhéré à l’âge d 15 ans au Parti communiste et lors du cop d’état franquiste de juillet 1936 s’était enrôlé dans le M.A.O.C. (Milices ouvrières et paysannes antifascistes), avec lesquelles il participa aux premiers affrontements qui eurent lieu dans la vallée. Fin juillet, la patrouille dont il faisait t partie quittant Oiartzun avait été surprise par les requetés ; son frère Carmelo grièvement blessé fut hospitalisé avant de retourner au front où début septembre il fut capturé et fusillé au fort de Guadalupe (Hondarribia).

En octobre, Hilario partit pour les Asturies, avec le bataillon Larrañaga et participa à la prise du mont San Claudio.

Au début de 1937, il était sur le front basque, où i fut blessé à Orduña (Bizkaia) et fut admis à Santander durant les mois de juin et juillet. Après la chute du front basque, et la formation des Brigades Mixtes, le Bataillon Larriñaga fut intégré à 164è Brigade Mixte qui allait combattre dans les dernières poches de résistance en Cantabrie et aux Asturies.

Dans les Asturies, Hilario participait à la bataille d’El Mazuco où il fut blessé par une grenade. En octobre le Bataillon fut évacué sur deux navires (éventuellement Milagrosa et Campanal) vers l’île d’Yeu (France).

Transféré en Catalogne, Hilario avait été admis à l’hôpital de Camprodon avec des éclats d’obus à l’épaule, à la hanche et aux cuisses (blessures du front asturien).
Une fois rétabli, il avait été enrôlé dans le corps des carabiniers, 179th Mixed Brigade, 41st Bon. 2e Compagnie à Figueres (Gérone).
Il fut à nouveau blessé, désormais au bras gauche, lors de la bataille du Segre et déclaré inapte par les tribunaux médicaux.

Hilario Gracia passa en France, au Boulou (Pyrénées-Orientales) le 2 février 1939 lors de la Retirada.
Il fut interné au camp de Saint-Cyprien puis de Gurs, où il fut contraint de s’enrôler dans les Compagnies de Travailleurs Etrangers (CTE) d’abord dans le Tarn-et-Garonne, puis pendant l’Occupation dans le Morbihan pour travailler à la construction de de la base sous-marine de Lorient.

En 1942 avec 4 autres camarades du PC, il s’était évadé et avait gagné la région Bordelaise.
En 1944 il était semble-t-il intégré Xè Brigade de guerrilleros espagnols dans les Basses Pyrénées, encadré dans le FF.I. (Forces Françaises de l’Intérieur) puis avait été transféré à Pau (1944) par le parti pour s’enrôler dans l’Equipe Pasos, groupes spécialisés dans le passage des frontières des guérilleros, cadres politiques et matériels vers l’intérieur, sous le commandement de Manuel Pérez Courtois Fédérico.

À l’été 1945, il avait été intégré au groupe de guides avec qui, selon Agustín Cortés Brun, chef de l’équipe de passage pour la zone occidentale des Pyrénées, « nous pénétrions entre les rivières Salazar et Irati, accompagnant également notre groupes au sud de Jaurrieta
En septembre 1945, il était l’un des 4 membres du chantier d’Urepel que le parti avait choisis parmi les 17 membres qu’il avait jusqu’alors. Le responsable à l’Agitation et la Propagande. Emilio Picazo, dans un rapport au PC avait écrit à son propos : "C’est un camarade avec de l’affection pour e parti, une bonne volonté de travailler, un bon esprit de sacrifice, il a des responsabilités, est discipliné, il a beaucoup d’envie d’apprendre, peu de connaissance des travaux pratiques du parti, i dynamique, il s’assimile bien, capacité politique régulière ».
Alors qu’il travaillait sur ce chantier, il avait subi un accident du travail e t avait dû être amputé de l’annulaire de sa main droite,
Fin septembre 1946, considérant qu’il était « brûlé » suite à son long séjour dans la région, il était retiré de cette équipe de passeurs.

A une date indéterminée, il était transféré à Toulouse, où il recevait un entraînement de guérilla afin d’intégrer l’Agrupacion de gerrilla Levante Aragon (AGLA). Le 4 octobre 1947 sous les ordres de Francisco Bas Aguado Pedro et Doroteo Ibáñez Alconchell El Maño et Fleta, i Hilario Gracia Abelardo ou El vasco pénétrait en Espagne avec un groupe. Ce groupe qui était composé de 11 guérilleros et 1 guide, Vicente Abadía Anaut, aurait atteint son point de chute au bout d’une vingtaine de jours. Il avait été affecté au 17è secteur de l’AGLA mais disparaissait peu après.
Selon un rapport à la direction du Parti, Hilario, El Vasco, dans la zone de Zuera, avait perdu son pistolet et après l’avoir recherché avait disparu.
Selon l’historien de l’AGLA, Salvador Fernández Cava, il ne passa pas beaucoup de jours parmi ses nouveaux camarades. Lors de l’une de ses premières missions avecTelesforo Lizandra Vicente Lizandra, il s’était enfuit.
Selon Hilario, qui l’avait raconté à ses enfants : c’était à la suite d’un affrontement avec la Garde civile dans lequel ils étaient dispersés… il avait laissé l’arme enterrée et avait marqué l’endroit. Avec l’argent qu’il portait, il était allé chez un barbier et avait acheté des vêtements. Il avait gagné Valence, avait pris le train pour Saint-Sébastien et était apparu une nuit dans sa maison de Renteria, où il allait mener une vie essentiellement nocturne avant un jour de se présenter à la capitainerie militaire en prétendant rentrer de l’exil et d’obtenir un laissez-passez sans doute sous une fausse identité.
Il est fort possible qu’il ait ensuite utilisé une identité supposée, puisque dans l’album de photographies format passeport que l’équipe technique de PCE a utilisé pour la falsification de documents personnels, il y a l’une des siennes.

Hilario Gracia Ilardia, qui était membre de l’Amicale des anciens guérileros espagnols en France (FFI) est décédé à Orereta-Errenteria le 24 mai 1986.


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