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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

Né à Puente Génil (Cordoba) le 30 mai 1916 – mort le 10 juin 1970
GUTIERREZ ROJAS, Fernando
CNT - Malaga (Andalousie) - Casablanca (Maroc) - Montréal (Canada)
Article mis en ligne le 22 novembre 2009
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Fernando Gutiérrez Rojas

Bien qu’inscrit sur le registre d’Alora (Malaga) où son père était chef de gare et s’y était définitivement établi quelques mois après sa naissance, Fernando Gutiérrez Rojas était né à Puente Génil (Cordoba).

Lors du coup d’état franquiste de juillet 1936, puis de l’occupation d’Alora par les fascistes, Fernando Gutiérrez s’était retrouvé séparé de sa famille qui était parvenue à gagner Almeria. Il dut par la suite s’enrôler dans l’armée nationaliste où il fut affecté à la maintenance des avions. Après avoir demandé à être envoyé au front, il parvint à passer en zone républicaine quelques mois avant la fin de la guerre où, fait prisonnier par les franquistes, il fut interné pendant trois ans dans un camp avec son père et son beau-frère.

Fernando Gutièrrez Rojas qui avait été de nouveau emprisonné en 1943 pour fabrication de faux papiers, avait participé le 1er mai 1946 à l’évasion collective de 26 prisonniers (guérilleros, militants communistes, anarchistes, socialistes, et prisonniers de droit commun) de la prison de Malaga. C’est sous son lit à l’infirmerie de la prison, qu’avec une cuillère, avait commencé à être creusé le tunnel passant sous le mur de la prison et débouchant dans un champ d’avoine.

Plusieurs versions inexactes de la suite de l’évasion ont été rapportées. Selon certains rapports de la Guardia Civil, il aurait été localisé avec d’autres évadés le 25 mai 1946 à la Granja de Suarez où suite à un échange de tirs il avait été blessé avec Ramon Vias Fernandez, Antonio Daza Lopez et Salvador Bermudez Luque tous membres du groupe d’évadés. Transportés à l’hôpital de Malaga ils furent tous quatre déclarés morts par le médecin de garde (cf. J.A. Romero Navas).

Selon d’autres sources, Fernando Gutiérrez Rojas, qui était membre de la CNT, serait parvenu à gagner Torremolinos où la « señora Maria », une citoyenne britannique, l’aurait aidé ainsi que d’autres évadés, à gagner Lisbonne d’où ils auraient été évacués vers le Maroc (cf. C. Damiano). Plusieurs des évadés gagnèrent en effet Torremolinos, mais ce ne fut pas la cas de Fernando Gutiérrez.

F. Gutiérrez Rojas (Lisbonne)

En fait, selon le témoignage de sa fille et de son fils, Fernando Gutiérrez Rojas, après l’évasion, était parvenu avec d’autres à gagner Almeria en taxi, puis Barcelone où il était resté caché plus d’un an. Il avait ensuite traversé de nuit la frontière portugaise en traversant un fleuve à la nage, puis avait gagné Lisbonne où il avait vécu quelques mois avant de passer au Maroc sur un bateau de pêche et de s’installer avec sa compagne Carmen à Casablanca où allait naître ses trois enfants. En octobre 1964 toute la famille émigrait à Montréal (Canada) où Fernando Gutiérrez Rojas, qui fut membre toute sa vie de la CNT, est décédé le 10 juin 1970.


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