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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

GONZALEZ CABEZA (ou CABEZAS), Demetrio
Né le 2 décembre 1911 à Real de la Jara (Séville) - Journalier ; cordonnier - FAI - CNT - Cadix & Seville (Andalousie)
Article mis en ligne le 4 janvier 2009
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.
Demetrio Gonzalez Cabeza

Né dans une famille de journaliers, Demetrio Gonzalez Cabeza avait grandi à Cazalla de la Sierra où ses parents étaient venus s’installer en 1916. Il ne fréquenta guère l’école - il était analphabète en 1936 et signait avec l’empreinte de son pouce - et commença à travailler très jeune aux travaux des champs. Comme ses frères aînés Eulogio et Alejo, il ne tarda pas à adhérer aux idées anarchistes et en 1929, lors de sa fondation, adhéra à la FL-CNT de Cazalla. Puis partisan de l’action directe, il adhéra à la Fédération anarchiste ibérique et aux groupes d’action.

Le 20 mai 1932, lors d’une grève des ouvriers agricoles convoquée par la CNT et suite à la découverte d’un arsenal de bombes et de cartouches de dynamite, il fut arrêté avec 27 autres compagnons et fut emprisonné et inculpé de "détention illégale d’armes et de sabotage". A la fin novembr, avec plusieurs compagnons dont son frère Alejo, il fut transféré à la prison de Puerto de santa Maria. Remis en liberté conditionnelle début octobre 1933, il fut finalement acquitté le 6 octobre par le tribunal de Sévillle.

En octobre 1934, lors de la grève récolutionnaire, il fut une nouvelle fois arrêté et emprisonné 3 mois. Lors de la grève des journaliers de l’été 1935 et alors qu’il était recherché pour avoir incendié des champs ensemencés, il quitta Cazalla pour gagner Séville où il s’intégra aux groupes d’action et participa à diverses attaques à main armée. notamment le 23 décembre 1935 avec José Gata Arenas à l’attaque du trésorier payeur de la sucrerie de La Rinconada. Arrêté en janvier 1936, il fut condamné le 8 juin 1936 à 3 ans de prison et interné à la prison de Séville, ce qui lui sauva vraisemeblablement la vie lors du coup d’état franquiste de juillet.

Début novembre 1936 il fut transféré à la prison de Carmona, puis début 1937 de nouveau à Séville pour y être poursuivi pour "détention illicite d’armes". Traduit devant un conseil de guerre le 20 août 1937, il fut condamné à 6 ans et 10 mois de réclusion et fut transféré à la colonie pénitentiaire de Dos Hermanas (Séville) et au Camp de Los Merinales où il allait rester jusqu’au début 1941 et participer aux travaux forcés du canal du bas Guadalquivir.

Remis en liberté conditionnelle fin février 1941 et interdit de séjour à Cazalla, il resta alors à Dos Hermanas jusqu’en septembre 1944 où, l’interdiction ayant été levée, il reveanit à Cazalla où en 1946 il épousait Aurora Cabanillas Cubero dont il aura 3 enfants.

En 1947 il participaot à la réorganisation locale de la CNT et était nommé secrétaire de presse et propagande du comité de Cazalla et agent de liaison avec le Comoté régional de Séville. A cette même époque il entra en contact avec le guérillero libertaire Dionisio Habas Rodriguez Eugenio del Real pour lequel il organisa un petit réseau d’agent de liaison et des points d’appui. C’est à lui qu’en 1949 Dionisio Habas Rodriguez avait remis 45.000 pesetas provenant d’une rançon et destinées au comité CNT de Cazalla.

Début janvier 1950, suite à la détention du compagnon Luis Mejias Rodriguez Pocarropa, il abandonnait Cazalla pour gagner Séville où il allait désormais vivre clandestinement. Il fut alors chargé par Antonio Gonzalez Tagua, secrétaire du Comité régional, d’aller à Algeciras pour y gérer le réseau d’évacuation vers l’Afrique du nord des militants recherchés et des guérilleros.

Le 29 mai 1950, un groupe de guérilleros andalous devait être évacué depuis Algeciras jusqu’à Tanger en bateau par le militant libertaire Antonio González Tagua. Au moment de l’embarquement la Guardia Civil intervenait et dans l’affrontement étaient tués Antonio González Tagua, Francisco Varela et Cristobal Ordoñez tandis qu’était blessé au ventre et capturé Manuel Martinez Casas El Gazapo. Menacé de n’être soigné que s’il parlait, El Gazapo finira par céder. Dans les jours qui suivaient, étaient arrêtés de nombreux militants libertaires de la zone de Gibraltar dont Demetrio González Cabeza, Manuel Padilla, les frères Juan et Francisco Muñoz et Juan Carballo Cruz. Seuls 5 membres de ce groupe, dont Pepe Banales secrétaire régional de la CNT, parvinrent à échapper à cet affrontement et à regagner Séville.

Interné à la prison San Roque d’Algeciras, puis transféré en juillet à la prison de Séville, Demetrio Gonzalez Cabeza fut traduit devant un conseil de guerre tenu le 14 décembre 1951 et condamné à 30 ans de réclusion. En 1952 il fut transféré au pénirencier de Puerto de Santa Maria puis début 1960 à celui de Burgos dont il fut remis en liberté conditionnelle le 10 novembre 1962.


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