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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

GOMEZ TALON, Salvador « Felipe de la CRUZ TORRES »
Né à Barcelone - fusillé le 12 septembre 1939 - FIJL- FAI - CNT - Barcelone - Groupe des frères GÓMEZ TALÓN - Catalogne
Article mis en ligne le 28 décembre 2008
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

Salvador Gómez Talón, militait aux jeunesses libertaires (FIJL) du quartier de Clot à Barcelone avec entre autres Diego Camacho, Antonio Canavesa et Juan Bundo. Après avoir combattu dans la Colonne Durruti, il appartint pendant la guerre aux patrouilles appelées "nanos de Eroles", du nom de Dionisio Eroles Batlló, responsable CNT de l’ordre public à Barcelone jusqu’aux évènements de mai 1937. Il était également membre de la Fédération Anarchiste Ibérique (FAI).

Passé en France à la fin de la guerre, il était interné au camp du Vernet d’où il s’évadait très vite et avec d’autres compagnons de la FIJL de Clot, comme Juan Baeza Delgado et José Tarín Marchuet, décidait de rentrer en Espagne pour poursuivre la lutte et libérer son frère Rafael détenu au camp de concentration de Horta. Après avoir pris contact avec Francisco Ponzán Vidal qui mettait en place les premiers réseaux de passage, le 21 juin 1939, sous l’identité de Felipe de la Cruz Torresn Salvador Gomez Talon passait en Espagne avec son groupe.

Avec l’aide de l’imprimeur Mario Marcelino Goyeneche et du graveur Manuel Benet Beltrán, le groupe commençait immédiatement à libérer grace à des papiers falsifiés de nombreux compagnons, dont le frère de Salvador, Rafael Gómez Talón. En uniformes de la Guardia Civil les membres du groupe se présentaient au Camp de la Horta avec une fausse liste de prisonniers à transférer à la prison Modelo. Plusieurs dizaines de compagnons seront ainsi libérés avant que l’opération ne soit découverte par les autorités et qu’un affrontement se produise dans lequel sera tué le soldat José López Hernández et blessé le sergent Antonio Garrijo López. Le groupe changeait alors de tactique et attaquait les fourgons de police lors des transferts vers la prison Modelo. C’est ainsi que seront libérés une dizaine de condamnés à mort qui devaient être exécutés au camp de la Bota, lors de l’attaque par le groupe de l’un de ces fourgons entre la rue Pedro IV et le camp de la Horta.

Suite à l’arrestation début septembre de l’un des membres du groupe, la police investissait le quartier de la Horta, attaquait la maison qui leur servait de refuge et capturait les membres et collaborateurs du groupe : Rafael et Salvador Gómez Talón, Juan Baeza Delgado, José Tarín Marchuet, Fulgencio Rosaledo Martinez, Juan Tarrazón Hernando, Pascual López Laguarta, Genaro Solsona Ronda, Mario Marcelino Goyeneche, Manuel Benet Beltrán, Rafael Valverde Cerdán, Alfonso Martí González, Juan Pallarés Mena, Pilar López Xiprés, Dolores Tarín Marchuet, Anita López López, Donato Sánchez Heredia, José Gómez Bujes et Magdalena Farrés Cortina. De très nombreuses armes et munitions étaient également saisies au n° 83 de la rue Cerdeña. Accusés de plusieurs actions de libération de prisonniers et d’attaques à main armée, tous étaient traduits devant un Conseil de guerre qui se réunissait le 9 septembre. Condamné à mort Salvador Gómez Talón a été fusillé au camp de la Bota le 12 septembre 1939 avec son frère Rafael, Fulgencio Rosaledo Martinez, José Tarín Marchuet, Juan Baeza Delgado et Juan Pallarés Mena. Au cours du même conseil de guerre Pascual López Laguarta Rafael Otal Giménez et Rafael Valverde Cerdán avaient été condamnés à vingt ans, et Alfonso Marti González à trente années de détention.


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