Bartolomeo Fernandez Ladreda avait dû commencer à travailler très jeune et avait appris le métier de forgeron à la forge de Soto de Ribera. Militant de l’UGT, il eut en raison de ses activités révolutionnaires à changer souvent d’emploi.
Baldomero Fernández Ladreda Ferla, qui était semble-t-il alors militant socialiste, avait participé à la révolution d’octobre 1934. Il travaillait à cette époque à la cimenterie de Tudela Veguin où il était délégué UGT. Á la tête d’un groupe d’ouvriers, il prit le contrôle de l’usine d’explosifs de La Manjoya où le groupe s’empara d’une grande quantité de dynamite. Il participa ensuite aux combats dans Oviedo où il fit preuve d’un grand talent d’organisateur. Emprisonné à la prison Modelo d’Oviedo après la défaite du mouvement révolutionnaire, il retrouva la liberté avec l’amnistie décrétée en 1936 lors de la victoire du Front populaire. C’est pendant cette incarcération que Baldomero Fernandez avait adhéré au Parti communiste.
En juillet 1936 il se trouvait à Soto de Barco et gagnait immédiatement Soto de Ribera où il était nommé responsable d’un groupe de miliciens de la JSU et partait pour Oviedo. Nommé responsable du secteur de La Manjoya, il fut chargé de l’organisation d’un Bataillon (n°24). Le 25 janvier 1937 il était nommé commandant de la 8e Brigade (puis 179e Brigade Mixte) qui allait combattre sur les fronts d’Oviedo, d’Euskadi et de Cantabrie. En octobre il était décoré de la médaille de la Liberté pour son action lors de la défense de la Sierra del Cuera. Il fut également responsable d’un Bataillon ferroviaire de mitrailleuses.
ñ la chute du front nors, il gagnait le port d’Avilés avec sa brigade, puis n’ayant pu être évacué, gagnait la Sierra et formait un groupe de guérilla avec pour adjoint Benjamin Fernández Fernández Tito, et avec pour zone d’activité Langreo. Il aurait été également participé à la guérilla au Leon avec Manuel Ramos Rueda Pelotas.
En 1942 il était l’inspirateur de l’organisation du Comité de Milices Antifascistes (CMA) tentative pour regrouper les différents groupes de guérilleros. Le CMA était finalement formé le 15 août 1943 lors d’une réunion à Soto de Ribera. Les guérilleros socialistes Andrés Llaneza Rozada Gitano et Manuel Fernández Peón Comandante Flórez collaboraient alors avec Ferla dans cette difficile tentative de regroupement et d’organisation des groupes guérilleros.
A la fin de l’année 1943, le PCE qui aspirait à prendre le contrôle de la guérilla, mettait en place la Junte provinciale de l’Union Nationale dont le responsable était Carlos Buendia Madriles. Celui ci parvenait à établir un accord avec Ferla mais se heurtait à l’opposition des guérilleros socialistes membres du CMA ainsi qu’à celle des guérilleros libertaires. Si bien que l’union se réduira à une simple collaboration qui aboutira ultérieurement à une rupture. Seul Baldomero Fernández Ladreda continuera à diffuser les consignes communistes du moment et avec l’appui de Madriles participera avec les noyaux de Galice et du Leon à la formation de l’Ejército Guerrillero de Leon-Galicia.
Fin 1945 les socialistes constituaient leur propre organisme appelé "Comité de Montagne" et formé par Aristides Llaneza Jove, Manuel Fernández Peón, José Mata Castro et Manuel Fernández Casas Lele.
Membre de la Commission Politico-Militaire du PCE, Baldomero Fernández Ladreda a été le signataire le 5 avril 1946 d’une consigne appelant les soldats et policiers à se joindre à la lutte antifranquiste. Le 5 juillet 1946, dans la circulaire n°5, il ordonnait une offensive générale du 17 juillet au 1er août pour célébrer le dixième anniversaire de la résistance au soulèvement franquiste, au moyen d’actions violentes (attentats, sabotages…etc). Les socialistes s’y opposèrent, considérant que ces actions ne feraient qu’agraver les souffrances de la population. Selon les communistes, lors de cette offensive, les guérilleros feront sauter la Centrale électrique de la Compagnie des Charbons asturiens à Sama de Langreo, et trois pylones électiques à haute tension qui alimentaient les industries de la région (cf Mundo Obrero, 1 août 1946).
Vers l’automne 1946, il se rapprochait de certains dirigeants socialistes, refusaient les consignes de la direction du PCE venues de France, ce qui entraînait sa destitution comme responsable et son exclusion du PCE.
Le 15 septembre 1947, suite à une dénonciation, Baldomero Fernández Ladreda et son adjoint Benjamin Fernández Fernández Tito étaient localisés et capturés dans une maison de Mortera de San Nicolas à l’intérieur de laquelle une cachette avait été aménagée. Traduits devant un conseil de guerre après avoir été torturés, tous deux étaient condamnés à mort. Baldomero Fernández Ladrera a été garroté à Oviedo le 15 novembre 1947 tandis que Benjamin Fernández Fernández voyait sa peine commuée en longue détention.
C’est Constantino Zapico González Boger qui prendra la succession de Ferla jusqu’au 28 janvier 1948 où il fut tué par la Guardia Civil