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Los de la sierra 1936-1975
Dictionnaire des guerilleros et résistants antifranquistes

Le dictionnaire des guérilleros et résistants antifranquistes, tente de répertorier les hommes et femmes de toutes tendances (anarchistes, communistes, socialistes, sans parti) ayant participé pendant près de quarante ans, (1936-1975) souvent au prix de leurs vies ou de longues années de prison et souvent dans une indifférence générale, à la lutte contre la dictature franquiste. Ce travail a été commencé il y a plus de vingt ans par l’historien libertaire Antonio Tellez Sola (1921-2005) en collaboration avec Rolf Dupuy du [*Centre International de Recherches sur l’Anarchisme*] (CIRA).

CASTILLO MUNOZ, Vicente
Né à Orjiva (Grenade) en 1911 - mort le 19 septembre 1997 - Garçon de café et cuisinier - FIJL - CNT - Grenade (Andalousie)
Article mis en ligne le 26 mai 2007
dernière modification le 10 novembre 2023

par R.D.

Très tôt orphelin, Vicente Castillo Muñoz avait travaillé dès l’âge de douze ans dans des cafés. C’est là qu’en 1924 il commençait à fréquenter les milieux libertaires. Lors de son service militaire de 1932 à novembre 1933 il était membre de la Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires (FIJL) et participait à l’action antimilitariste au sein même de l’armée. A la fin de son service, il regagnait Grenade où il adhèrait à la CNT. Avec un autre militant, Silva, il allait alors participer à l’organisation et au développement de la CNT dans l’industrie de l’alimentation.

Après la prise de Grenade par les franquistes, il était resté dans la ville et en novembre 1936 était appelé sous les drapeaux par l’armée franquiste. Le 13 janvier 1937 avec Laureano Perez, M. Hidalgo et de nombreux autres jeunes militants, il désertait et avec une centaine d’hommes et de femmes parvenait à gagner les lignes républicaines où il s’intègrait à la Colonne Maroto. Lorsqu’après la militarisation, la colonne devint 147° Brigade, il avait le grade de sergent à la 3è Compagnie qui était formée de militants de la FIJL évadés de Grenade. Il était alors le secrétaire du groupe FIJL de la Compagnie et participait aux combats du front d’Andalousie. Secrétaire de la FIJL du 586è Bataillon, il était ensuite nommé délégué du Bataillon lors du plenum de la FIJL tenu à Baza. Fin 1938 il était envoyé à l’Ecole populaire de guerre de Valence.

A la fin de la guerre, avec les membres de son groupe dont Picheli, Granizo, Pepe El Cordero…il gagnait la Sierra Nevada dans l’intention de passer en France plus tard. Finalement il retournait à Grenade où il était très vite arrêté et condamné à dix ans pour "rebellion militaire". Il sera le responsable de la cuisine au camp d’internement de la Carapena. C’est lui qui à la prison de la Campana à Grenade avait indiqué l’emplacement d’un petit dépôt d’armes caché à la ferme Dehesa de los Llanos, près de Torcon de Quentar, aux frères José et Antonio Queros Robles avant leur évasion de la prison en juin ou juillet 1940. En 1940 il était transféré au pénitencier de Puerto de Santa Maria, puis à Alcazar de San Juan, à Yeserias et à la prison d’Astorga dont il était libéré en août 1941. Il retournait alors à Grenade où il travaillait dans une usine sucrière où chaque jour il dérobait un ou deux kilogs de sucre avec lesquels il allait fabriquer des bonbons et des caramels qu’il vendait dans son quartier. Avec Angel Vicente, il installait bientôt une petite fabrique de caramels. Membre du syndicat de l’alimentation CNT de Grenade il participait à toutes les activités clandestines. Il a également hébergé le guérillero Juan Francisco Medina García Yatero dans sa maison du quartier de San Pedro, après que ce dernier ait été blessé lors d’un affrontement.

Vicente Castillo Muñoz a participé également à de très nombreuses préparations d’évasions de militants emprisonnés, en particulier à l’aide de faux ordres de libération. En 1943 avec F. Salcedo il montait au n°1 rue de la Paz, une petite sucrerie où habitaient également le compagnon José Alguacil Carranza et sa famille. C’est dans cet atelier que se tiendront la plupart des réunions clandestines de la CNT.

En 1947, c’est lui qui avait avertit le comité régional de la FIJL et celui de la CNT de la trahison de Contreras qu’il tentera vainement de retrouver. En 1948 il était le secrétaire de défense et d’organisation du Comité Provincial de Grenade et était chargé de l’évacuation de guérilleros vers Tanger (c’est lui qui devait évacuer les frères Castillo Clares). Le 28 mai 1949, lors de l’évacuation d’un groupe, la Guardia Civil investissait sa maison au n°1 de la rue La Paz à Grenade. Dans l’affrontement étaient tués Gabriel Martín Montero Corralico et José Sánchez Porras Pepe El Catalan tandis qu’étaient capturés José Martín Montero Sebastian, Milenio Pérez Jiménez Modesto, José García Pimentel Eloy, Vicente Castillo Muñoz blessé de sept balles et sa compagne Isabel Amado Guzman. Les locataires de l’atelier, José Alguacil et son épouse Manuela Vizcaino Alarcon étaient également arrêtés avec leur fils âgé de 4 ans.Le Capitaine Caballero de la Guardia Civil, blessé dans l’affrontement, exprimera pubmiquement ses regrets de ne pas avoir pu "tuer tout le monde, y compris la femme et l’enfant".

Vicente Castillo Muñoz a été condamné à une lourde peine de prison et n’a été libéré de la prison de Barcelone qu’en 1962.

Vicente Castillo Muñoz est mort le 19 septembre 1997.

Œuvres : V. Castillo a écrit ses mémoires sous le titre "Recuerdos y vivencias" (Barcelone, 1979, 2 vol. tirès à 25 exemplaires)


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